Mois de mai : prier avec Marie

Contempler et méditer l'Annonciation de Fra Angelico

Fra Angelico

 

Guido Nada di Pietro naît vers 1395 dans la petite ville de Vicchio di Mugello de parents inconnus et est baptisé Guido ou Guidolino.

Son éducation artistique se déroule à Florence à l'époque de Lorenzo Monaco et Gherardo Starnina. Du premier, il reprend l'usage de couleurs accentuées et peu naturelles, mais aussi une lumière très forte qui annule les ombres et participe au mysticisme des scènes sacrées, thèmes qu'on retrouve dans sa production de miniatures et dans ses premières compositions.

 

Peintre laïc sous le nom de Guido di Pietro à Florence, Fra Angelico entre en 1417 à la confrérie San Niccolò di Bari, de l'ordre des Dominicains observants, une branche dominicaine minoritaire de flagellants, dans laquelle s'observe la règle originelle de saint Dominique, qui requiert la pauvreté absolue et l'ascétisme. En 1427, il est ordonné prêtre.

En 1445, après le retentissement de ses premiers travaux, il est invité à Rome par le pape Eugène IV qui régna de 1431 à 1447, et lui confie de nombreux travaux, peintures, décorations d'objets sacrés et de lieux de cultes.

 

En juin 1450 Fra Angelico est nommé prieur du couvent San Marco, et archiprêtre de Florence, puis retourne ensuite à Rome pour peindre la chapelle de Nicolas V et meurt à Rome le 18 février 1455.

Il est enterré à Rome dans l'Église de la Minerve.

Fra Angelico a été béatifié par Jean-Paul II en 1984 et proclamé saint patron des artistes.

 

 

 

 Annonciation de 1425 exposée Musée du Prado - Madrid

 

 

Voici à nouveau et cette fois-ci toute proche l'expulsion d'Adam et Eve du paradis tandis que roulent sous leurs pieds nus les fruits défendus il s'agit bien de cela :
( Faites que pour jamais au doux Ave de l'ange le nom d'Eve se change en présage de paix - Ave maris stella) comme toujours Marie porte sa robe rouge signe de son humanité recouverte du manteau bleu signe de son appartenance céleste ici Gabriel et Marie dialoguent en silence les mains croisées dans un mutuel respect dans le rayon déjà à l'oeuvre la colombe de l'Esprit Saint la Parole divine s'incarne, le Verbe se fait chair.

 

Les ailes de l’ange

Pour représenter l’ange comme un visiteur céleste et non comme un simple humain, de grandes ailes d’oiseau ont été apposées à sa silhouette humaine. Plus particulièrement, dans l’icône de l’Annonciation, les ailes encore déployées de Gabriel signifient la venue des cieux d’un messager et son irruption inattendue sur terre. 

Pour la figuration des ailes de l’ange Gabriel, les artistes ont apporté le plus grand soin : ils ont dessiné une à une les plumes de ces ailes qui s’apparentent, hormis leur grande taille, à celles d’une colombe. Gabriel est bien l’annonciateur d’une Alliance Nouvelle scellée avec l’humanité. Les peintres, à la Renaissance, sont allés plus loin dans le graphisme et l’ornementation des ailes du messager de Dieu : là, elles sont dorées à la feuille d’or, comme signe de la lumière divine ; ailleurs, elles sont multicolores ; dans d’autres Annonciations, les plumes sont empruntées à la queue d’un paon, avec ses yeux caractéristiques, en référence à la symbolique traditionnelle : la clairvoyance de Dieu, qui sonde les reins et les cœurs, pose son regard sur l’humanité, formulant le dessein de la sauver.

La colombe de l’Esprit Saint

Dans les Annonciations des origines, une autre référence "animale" apparaît presque systématiquement : la colombe de l’Esprit Saint qui descend en direction de Marie sur un rai de lumière. L’apparition de l’Esprit de Dieu sous la forme d’une colombe traduit clairement les paroles de l’ange adressées à la future Mère de Dieu : "L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre". Cependant, le texte évangélique ne précise pas l’aspect de cette apparition. C’est à l’épisode du Baptême du Christ qu’est empruntée une telle figuration : "Le ciel s’ouvrit, et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, telle une colombe". Les deux moments évangéliques ont été ainsi rapprochés et l’iconographie de l’Annonciation a presque systématisé l’irruption de l’Esprit de Dieu sous l’aspect d’une blanche colombe parfois nimbée d’un halo de lumière.

L’hirondelle de Fra Angelico

Commençons par l’hirondelle due au pinceau de Fra Angelico. Ce peintre, dont la critique romantique fit un religieux naïf, un homme du passé perdu en pleine Renaissance, est en réalité un grand novateur digne de son siècle : sur ce point la critique moderne est unanime. Le détail de l’hirondelle, qu’il appose à l’Annonciation peinte vers 1430 pour ses frères du couvent de San Domenico à Fiesole, est exemplaire de ce sens de la nouveauté, nourri d’une solide tradition spirituelle. L’observation minutieuse du cadre architectural, où l’artiste a situé la rencontre, permet de découvrir un peu par hasard le détail charmant de cette hirondelle posée sur l’un des tirants métalliques qui relient les arcades de la loggia. L’hirondelle est l’oiseau migrateur qui annonce le printemps, et traditionnellement on situe son retour le 25 mars, le jour même de l’Annonciation – et le jour même de Pâques, dont la date, bien que mobile dans le calendrier liturgique, est située « historiquement » à ce moment-là. Coïncidant avec l’équinoxe de printemps, la fête de l’Annonciation célèbre le renouveau, l’avènement d’une ère nouvelle.

Une deuxième explication du détail de l’hirondelle vient s’ajouter à la première : d’une manière purement complémentaire – la première interprétation restant la plus importante. Le plumage de l’hirondelle, faisant penser à une robe blanche sous un manteau noir, rappelle l’habit dominicain – comme l’alouette brune rappelle la bure franciscaine. On peut penser que Fra Angelico, avec la modestie qui lui était propre, a voulu se glisser, personnellement et collectivement, dans le lieu de l’Annonciation pour participer au Mystère et à la méditation sur l’Incarnation du Fils de Dieu – et à sa Passion, car l’hirondelle s’est posée tout près de la colonne médiane, image de la croix, nouvel Arbre de Vie. Plus précisément, elle s’est blottie à côté du chapiteau qui représente l’épanouissement et la floraison du rameau issu de Jessé.

 

Méditation

1 - L’initiative de Dieu : On nous dit que l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville appelée Nazareth auprès d’une vierge appelée Marie.

On peut rester sur ce point. S’arrêter, s’étonner du désir de Dieu de nous rejoindre : oui Dieu veut nous rejoindre, se communiquer à nous, se donner à nous.

 

2 - Ensuite la manière de faire : Il y a l’étendue du monde, il y a l’étendue du temps et il choisit une petite bourgade de rien du tout, Nazareth et une personne particulière : Marie.

Dieu n’aime pas en général mais dans le plus concret de l’existence. L’universel de son amour est concret : en venant vers Marie, c’est vers chacun de nous qu’il vient, en elle, il rejoint les hommes et les femmes de tous les temps et de tous les pays.

Cette contemplation peut nous aider à aimer le quotidien de notre vie : ne pas chercher à trouver Dieu ailleurs que dans ce plus concret qu’il a voulu lui-même rejoindre.

Regarder cela pour aimer davantage  notre vie qui est lieu de Dieu.

 

3 - La raison de sa venue : Elle  est donnée  par le nom de l’enfant : Jésus, c'est-à-dire Dieu sauve. Elle est donné par : « le Seigneur est avec toi »,  l’autre nom de Jésus, c’est à dire l’Emmanuel. Exposons notre vie à sa venue pour qu’il vienne sauver ce qui a besoin d’être sauvé.

Qu’est-ce que j’aimerai que Dieu vienne sauver dans ma vie ? Laissez monter en soi le désir du cœur, laisser monter à la conscience claire le désir peut-être enfoui que Dieu vienne sauver tel aspect de ma vie d’aujourd’hui ou de mon passé.

 

4 - La figure de Marie : Elle s’appelle Marie, mais un mot dans cet Evangile est comme un autre nom. Elle s’appelle « pleine de grâce » C’est à dire pleine de Dieu, pleine de la vie de Dieu, pleine de l’amitié de Dieu

Entendre ces mots adressés à Marie comme nous étant adressés aussi, car nous aussi, nous sommes bénis de Dieu, choisis, choisis pour être saints dans l’amour, gratifiés de sa grâce dans le Christ ( Ep 1/3-14)

 

5 - Ecoute d’une révélation intérieure : Marie est en train de prier, de faire oraison comme nous, l’ange n’est pas une vision, mais une révélation intérieure qui la bouleverse comme nous même quand il nous a été donné de faire l’expérience d’une parole intérieure.

Dieu est vraiment le Vivant, la Parole qui peut bouleverser nos vies

Faire mémoire des paroles qui ont pu aussi changer nos vies, qui ont été révélation pour nous.

 

6 - Comment savoir que cela vient bien de Dieu ?

Mais Marie ne prend pas pour « argent comptant » tout ce qui se passe dans son cœur, elle veut discerner, faire le tri, savoir si ce qu’elle entend au plus profond d’elle-même vient bien de Dieu.

Elle réfléchit, « elle réfléchissait à ce que pouvait être ce salut ».

Elle vérifie par trois signes : la paix, la joie, la force.

 

 

Voici un petit montage à partir d'un texte écrit par notre sœur Thérésia en 2005, elle avait 95 ans.

 

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