Réflexions sur les idéologies actuelles

 

 

 

"Pour le Gender, 

c'est la société qui modèle l'homme ou la femme."

 

 

Circulaire de la Congrégation n° 9 juin 2011

 

       L'idéologie du Genre (Gender en anglais), le mot « sexe » fait référence aux différences physiques distinguant les hommes des femmes.

Il serait plus facile d'employer les mots « mâle » et « femelle » pour désigner les êtres humains selon leur sexe. Les mots « homme », «femme », « masculin », « féminin », « mère », « père » font référence à des constructions sociales : c'est la société qui modèle l'« homme » ou la « femme ». Il n'existe pas de comportement « masculin » ou « féminin ».

Des rôles stéréotypés

Ce n'est pas parce qu'un individu possède des organes génitaux « femelles » que cet individu doit être automatiquement classé dans la catégorie « femme ». Sous le couvert de rôles « masculin » et « féminin » - rôles stéréotypés - se cachent des rapports sociaux marqués par la domination de certains individus sur d'autres. La femme vue comme épouse et mère dans un mariage monogamique et hétérosexuel est une pure construction sociale, un stéréotype de la société patriarcale. Comme l'a écrit Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme : on le devient ». Selon l'idéologie du Genre, il faut déconstruire tous les stéréotypes afin de supprimer ces inégalités dont femmes et hommes souffrent encore actuellement, d'où l'importance de l'éducation pour modeler des individus nouveaux. Par exemple, il est temps de prendre conscience assure-t-on - que les hommes et les femmes ne ressentent pas d'attraction pour les personnes du sexe opposé par nature, mais plutôt à cause d'un conditionnement de la société.

L'hétérosexualité n'est pas l'orientation sexuelle habituelle du comportement de l'être humain. Je puis à tout moment changer mon orientation sexuelle selon ma recherche de tel ou tel plaisir corporel, d'où l'importance des expériences érotiques multiples. La dualité traditionnelle, masculin-féminin, vole en éclats.

L'idéologie du Genre nie le réel : l'individu doit se nier lui-même, mettre entre parenthèses sa réalité physique pour aussitôt se redéfinir constamment. Nous sommes dans une forme de manichéisme : le corps n'a pas vraiment d'importance dans la définition de ma personnalité.

Ce déni de mon corps m'amène à poser des actes de liberté toujours modifiables : puisque je me construis femme, je peux à tout moment décider de me construire homme, puis à nouveau femme, etc. Cette construction poussée au paroxysme va m'amener à fixer mon choix et à modifier mon corps de manière irréversible ; c'est le cas des transsexuels. Au nom de ma liberté, je m'aliène, je me lie définitivement à mon corps transformé.

Le rapport à autrui faussé

Si, comme le proclame le Gender, je me construis moi-même à tout moment, comment l'autre peut-il entrer en relation avec moi ? Le rapport à autrui est toujours précaire, marqué par le plaisir que je retire de l'autre.

Fonder un couple est logiquement impossible puisque chacun des deux peut à tout moment se dire différent de ce qu'il était quand ils se sont rencontrés. Fonder une famille est impossible. Tout frein à ma recherche de plaisir érotique doit être éliminé. Il est donc logique que les idéologues du Genre militent en faveur de la contraception et de l'avortement. Le Gender est porteur de mort.

L'idéologie du Genre supprime tous les interdits

L'idéologie du Genre supprime tous les interdits sexuels, mais elle oublie qu'en les supprimant, elle ouvre la porte à la jalousie, à la rivalité, au suicide, au meurtre du rival, et même au meurtre des enfants par un des deux parents en cas de conflit, de séparation, de divorce. Je détruis ce que tu aimes.

« Tout le mal que l'on inflige à autrui, autrui tôt ou tard nous le renverra, capital et intérêts ». Sans interdits, l'imitation et la rivalité ne seront plus ni canalisées, ni freinées.

Tous les garde-fous sont brisés : la violence a le champ libre dans le monde. La vie sociale se détraque. D'où l'immense importance de la famille, tant décriée par l'idéologie du Genre.

Qui dit famille dit couple et enfants. Élever des enfants, c'est prendre un engagement dans l'avenir, vis-à-vis l'un de l'autre et vis-à-vis de l'enfant. Dans la famille, par imitation positive des parents et dans le cadre d'une relation conjugale dénuée de rivalité, l'enfant pourra apprendre l'amour, la générosité et l'entraide.

 

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ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE                                    Le 27 Mai 2011  

Secrétariat Général

L'adjoint au Secrétaire général

 

 

 

Aux Directeurs diocésains.

Chers collègues,

 

Plusieurs d'entre vous attirent notre attention sur la partie des nouveaux programmes des SVT des lycées, concernant la sexualité humaine. Un chapitre s'intitule « devenir homme ou femme » ; il est ainsi présenté : « On saisira l'occasion d'affirmer que si l'identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l'orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée. Cette distinction conduit à porter l'attention sur les phénomènes biologiques existants. »

Cette partie du programme fait implicitement référence à la théorie du "genre" (le gender), qui privilégie le « genre » considéré comme une pure construction sociale, sur la différence sexuelle. L'identité masculine ou féminine, selon cette théorie, n'est donc pas un donné anthropologique mais une orientation.

 

Le document voté par le CNEC en 2010 sur « l'éducation affective, relationnelle et sexuelle dans les établissements catholiques d'enseignement » met en garde contre ces théories. 

Les manuels qui commencent à arriver dans les établissements exploitent, selon des modalités diverses, cette partie du programme. Il est donc utile d'attirer l'attention des chefs d'établissement sur le discernement à apporter dans le choix des manuels pour cette discipline. La fiche disponible dans le document du CNEC déjà cité peut être un outil utile.

La théorie du genre se diffuse dans notre environnement. Il est assurément indispensable d'ouvrir un débat avec les lycéens sur cette question, qui ne concerne pas que les enseignants de SVT. Deux textes de référence peuvent être utiles pour aider une équipe éducative à s'emparer de la question :

- Un ((document Episcopat », «la problématique du genre » rédigé par Jacques    Arènes. (n° 12/2006)

- Un ouvrage de Xavier Lacroix : "De chair et de parole fonder la famille,"

Bayard 2007. (Voir notamment les pages 135-170).

 

Je vous prie de croire à mes sentiments cordiaux,

Claude BERRUER.

 

 

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 Les cathos disent : non au « gender »

    L'Enseignement catholique s'inquiète de voir la « théorie du gender »

                                            distillée dans les nouveaux programmes de SVT

 

Ce n'est pas la première fois que le sujet de l'éducation sexuelle à l'école fait bondir les familles catholiques, soucieuses de la vision de l'amour que l'on transmet à leurs enfants. Mais, avec les nouveaux programmes de Sciences et Vie de la Terre, applicables dès la rentrée de septembre en classe de première, un nouveau pas est franchi.

Au chapitre « Devenir homme ou femme », la théorie dite du « gender », selon laquelle l'identification sexuelle serait une pure construction sociale, s'est imposée dans les manuels.

 Suite logique, toutes les orientations sexuelles se valent, ce qui donne des affirmations comme celle du manuel édité par Belin : « Je peux être un homme et être attiré par les femmes. Mais je peux aussi me sentir à 100% un homme viril et être attiré par les hommes. Et je peux être une femme attirée par un homme ou une femme attirée par les femmes ».

Après les Associations familiales catholiques, qui ont tout de suite réagi, l'Enseignementcatholique a publié une circulaire au ton très ferme, envoyée à tous les directeurs diocésains : 

« La théorie du genre, c'est que chacun choisit son identité sexuelle. Nous, nous disons qu'il y a une norme: on naît garçon ou fille, et nous réfutons qu'on ait le choix de son genre », écrit Claude Berruer, Adjoint au secrétaire général de l'Enseignement catholique, alertant les chefs d'établissement quant au « discernement à apporter dans le choix des manuels pour cette discipline ».

Interrogé par FC, Mgr Bernard Podvin, porte-parole des Évêques de France, s'est joint aux critiques de l'Enseignement catholique :

« Ses responsables sont pleinement dans leur mission quand ils interpellent ces contenus. Sous argument que tout serait culturel, une manière de parler de la sexualité aurait été hégémonique (= dominateur, digne d'un pouvoir écrasant) et serait donc, aujourd'hui, à remplacer par une anthropologie (= ce qui caractérise les êtres humains) alternative ? Qui dira aux jeunes et aux adultes que l'être humain a vocation à être unifié ? Nous redisons avec Benoît XVl que le masculin et le féminin se révèlent comme faisant ontologiquement (= qui relève de l'être humain) partie de la Création ». 

Sophie le Pivain

 

 

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Tournon le 10 août 2012

 

 

                                         Cher Amis, Chefs d’Établissements,

                                         Professeurs éducateurs, personnels de service,

                                         toute la communauté…

 

 

[…] Voyons à présent nos manques et notre volonté de combler la soif véritable de nos jeunes contemporains occidentaux en matière de culture et d’éducation.

Au moment de choisir un Président, la France s’est interrogée sur ce qu’elle souhaitait de meilleur en tous domaines et en particulier, pour ce qui nous concerne, l’Enseignement catholique : 

Manifeste de L'école catholique au service de la nation

«  L'Enseignement Catholique a voulu tenir une parole. Une parole politique au sens noble du terme, c'est-à-dire, au service du bien commun et de l'avenir de la société et non de défense de ses intérêts ou de revendications partisanes. C'est le sens du

« Manifeste de l'École Catholique au service de la Nation »

publié par le Secrétaire Général, Monsieur Eric de LABARRE.

 

Les trois segments du titre disent l'esprit et l'objet de ce document :

Manifeste : pour montrer, donner à voir, à entendre ce à quoi nous aspirons pour l'école en France, aujourd'hui d'abord et demain ensuite, et que nous proposons en partage à tous, en partage mais aussi en débat

de l'Ecole Catholique : des propositions fondées et enracinées sur une vision de l'école et de la société, un modèle de vivre ensemble, puisé à la source de l'Evangile et de l'enseignement de l'Eglise

au service de la Nation : une inspiration, une aspiration proposées au service de tous parce que profondément respectueuses de la liberté de chacun, liberté dont l'éducation est justement le cœur du propos.

Le manifeste, un titre donc, mais aussi et surtout un contenu

 

Un contenu qui dans la fidélité à l'esprit qui anime l'Enseignement Catholique est fait d'engagements et non de revendications :

d'engagements de la part de l'établissement d'abord cœur du système éducatif, de la part des professeurs ensuite au nom de la liberté pédagogique que leur octroie le contrat, de la part des parents enfin, premiers éducateurs et premiers responsables. 

d'engagements mais aussi d'appel à l'engagement de l'État, garant du système éducatif et de la démarche contractuelle, à l'engagement des collectivités territoriales, promotrices des territoires éducatifs.

d'ngagement enfin de la part de l'Institution elle-même au service de la société et de la réussite de chacun.

 

Un manifeste remis à chaque candidat à l'élection pour lui faire connaître, partager et peut-être lui permettre de faire siennes nos convictions pour l'avenir de l'école.

Mais si permettre aux autres de partager et s'approprier nos convictions est une belle ambition, c'est un plus bel objectif encore que de mettre déjà en œuvre ce que nous pouvons parmi ces propositions.

Une manière de passer de la parole aux actes et de témoigner que nous sommes capables de faire et de vivre ce que nous proclamons. Un beau programme de travail pour les réunions de rentrée. »

 

Cette analyse proposée par Monsieur Régis Tournus, Directeur diocésain de l’Enseignement catholique dans la Drôme, nous laisse deviner les enjeux que nous risquons de découvrir si nous ne sommes pas vigilants et fermes dans nos convictions quant à la manière de servir notre monde scolaire. Il ne s’agit plus de “fonctionner’ selon des rouages bien huilés et qui jusque-là n’ont opposé aucune résistance. Il est impératif désormais de chercher l’excellence :

• dans l’acquisition adaptée des connaissances intellectuelles et pratiques qu’offrent les programmes soumis à des remaniements fréquents

• dans la déontologie éducative qui suppose des choix volontaires pour fournir les efforts que réclame aujourd’hui l’apprentissage d’un travail numérique poussé.

• dans la pratique des relations qui ne sauraient être réduites à la compétitivité, mais qui privilégient la collaboration franche, l’aide à celui qui a besoin d’encouragements pour révéler ses compétences uniques parce que toute personne mérite d’être reconnue et non pas écrasée par un plus fort que soi.

 

Toutes ces valeurs ne se développent que dans la mesure où les éducateurs eux-mêmes, partisans d’une vraie solidarité entre eux et leurs élèves, savent l’origine et la fin d’un regard bienveillant, d’une attention réfléchie, d’un encouragement singulier qui met en relation avec la Source de telles richesses : la présence de Jésus-Christ remarquant le paralytique qui n’a personne pour le plonger dans la piscine où il trouverait la guérison ;  la femme adultère que des hommes veulent lapider parce qu‘elle contrevient à la morale toute extérieure de la bonne société ; le samaritain, l’étranger dont on n’a que faire dans nos rangs !

Le Pape Benoît XVI ne cesse de rappeler à nos contemporains qu’ils sont appelés, aimés, cherchés par un Dieu qui n’est qu’Amour et Miséricorde. Il revient aux éducateurs de faire eux-mêmes cette expérience afin de susciter dans le cœur de tout enfant, adolescent, jeune, la conviction que l’angoisse peut être surmontée quand on accepte de se laisser rejoindre, de se laisser aimer.

 

Dieu ne se lasse pas d'aller à la rencontre de l'homme 

 « Dans les événements rapportés par l'Ecriture  Sainte, Dieu apparaît toujours, et ne se lasse jamais d'aller au devant de l'homme bien qu'il le trouve souvent dans une attitude d'opposition obstinée. Et ce par le passé, dans le présent et à l'avenir. …

Or, le Seigneur ne nous ôte pas la  LIBERTÉ

En effet, le Seigneur appelle toujours, mais très souvent, nous n'écoutons pas. Nous sommes distraits par beaucoup de choses, par d'autres voix plus superficielles; et nous avons peur d'écouter la voix du Seigneur parce que nous pensons qu'elle pourrait nous ôter notre liberté. 

En réalité, chacun de nous est le fruit de l'amour : l'amour de nos parents, certainement mais, plus profondément, l'amour de Dieu. La Bible dit en effet : « Même si ta mère ne voulait pas de toi, moi, je te veux, parce que je te connais et je t'aime » Is 49, 15) Lorsque je prends conscience de cela, ma vie change : elle devient une réponse à cet amour, plus grand que tout autre amour, et c'est ainsi que se réalise pleinement ma liberté. ….

Dans l'Eglise, on découvre que la vie de chaque homme est une histoire d'amour. L'Ecriture Sainte nous le montre clairement et le témoignage des saints nous le confirme. L'expression de saint Augustin est exemplaire lorsqu'il s’adresse à Dieu, dans son ouvrage « Les Confessions » (X, 27-38).,  en lui disant : 

« Bien tard, je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard, je t'ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors... Tu étais avec moi et je n'étais pas avec toi... Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité  ».

 

Lors de la rencontre internationale des familles à Milan, le Pape Benoît XVI a encouragé les milanais à "vivre la foi dans une expérience personnelle mais aussi communautaire, privée comme publique, de manière à collaborer au bien-être général qui part de la famille, laquelle représente le patrimoine de l’humanité »

Voici les convictions d’une actualité brûlante énoncées par Marcellin Champagnat, Frère éducateur dans l’âme. Nous pouvons lui demander de nous aider à acquérir un même enthousiasme, au sens littéral du terme  (en-theos = pénétré de la vie de Dieu), afin d’accomplir notre tâche parentale et éducatrice dans la confiance et sous le regard aimant de Dieu, Père plein de tendresse.

 

« Aujourd’hui, il convient de manifester courageusement ses raisons de vivre, sa Foi. Cela  est difficile, et cependant, c’est un témoignage irréfutable et qui peut vraiment nous affermir et nous aider, humblement, à progresser dans notre découverte de Jésus-Christ. Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, mais de montrer que nous sommes heureux et responsables de dire ce qui fait notre richesse incontestable, notre Espérance à toute épreuve. Évoquons Saint Paul  qui exhorte les croyants de Rome “à être toujours prêts à rendre compte de leur foi…”.

En outre, si nous avons la joie de transmettre par le catéchisme aux enfants, la catéchèse aux adolescents et aux jeunes, ou simplement à travers les réponses aux questions essentielles que réclament nos élèves, osons les ouvrir à la culture religieuse qui est la base  de toute référence humaine, historique, nationale et mondiale, dans la mesure où elle ne cède pas à l’idéologie.

« Comme catéchistes, soyons des annonceurs enthousiastes de la Bonne Nouvelle » disait le Frère Marcellin Champagnat, fondateur des Frères Maristes.

 

À chacun, je souhaite de reprendre, en famille et auprès d’amis toniques, la vie quotidienne. Respirons l’Espérance et communiquons à tous ceux que nous rencontrons la certitude  que nous ne sommes jamais seuls pour mener le “bon” combat de l’amour et du pardon, vainqueurs de toute haine et jalousie destructrices des relations humaines et chrétiennes.

 

Je vous remets au Cœur de Jésus et de Marie.

Sœur Marie Fabienne

Supérieure Générale

 
 
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Septembre 2012

 

Elargir le mariage

 

aux personnesde même sexe ?

CONSEIL FAMILLE ET SOCIETE

                                               Ouvrons le débat !

    

L’élargissement du mariage civil aux personnes de même sexe et la possibilité pour elles de recourir à l’adoption, est une question grave. Une telle décision aurait des conséquences importantes sur les enfants, l’équilibre des familles et la cohésion sociale.

Il serait réducteur de fonder la modification du droit qui régit le mariage et la famille, sur  le seul aspect de la non-discrimination et du principe d’égalité.

Le Conseil Famille et Société a voulu prendre en compte, avec l’aide d’experts, la complexité de la question et fournir des éléments de réflexion abordant les principaux enjeux de la décision envisagée.

L’ouverture du mariage aux personnes de même sexe n’est imposée ni par le droit européen ni par une quelconque convention internationale. Elle est une option politique parmi d’autres et un vrai débat démocratique est nécessaire pour faire émerger la meilleure réponse dans l’intérêt de tous.

 

La loi ne doit pas mentir sur l’origine de la vie

Les choses se compliquent encore davantage devant les questions d’adoption et de procréation médicalement assistée. Par exemple, comment concevoir une adoption plénière qui supprime la filiation d’origine et dit que l’enfant est « né de » ses parents adoptifs ? 

Faut-il faire croire à un enfant qu’il est né de deux hommes ou de deux femmes ? 

Les complications juridiques sont nombreuses. Tout notre système juridique est basé sur la distinction des sexes, puisque la transmission de la vie passe par la rencontre d’un homme et d’une femme.

 

La véritable question est alors de savoir si, dans l’intérêt du bien commun, une institution régie par la loi doit continuer à dire le lien entre conjugalité et procréation, le lien entre l’amour fidèle d’un homme et d’une femme et la naissance d’un enfant, pour rappeler à tous que :

· la vie est un don

· les deux sexes sont égaux et l’un comme l’autre indispensables à la vie

· la lisibilité de la filiation est essentielle pour l’enfant.

Une évolution du droit de la famille est toujours possible. Mais plutôt que de céder aux pressions de différents groupes, la France s’honorerait à instaurer un vrai débat de société et à chercher une solution originale qui fasse droit à la demande de reconnaissance des personnes homosexuelles sans pour autant porter atteinte aux fondements anthropologiques de la société.

 

 

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mi-octobre 2012

Essai
de Gilles Bernheim
,

Grand Rabbin de France

 

 

 

 

 

L’essai est organisé en deux parties :

Analyse des arguments invoqués par les partisans d’une Loi

-  Le mariage homosexuel au nom de l’égalité ?

- Le mariage homosexuel au nom de la protection du conjoint ?

- L’homoparentalité au nom de l’amour ?

- L’homoparentalité au nom de la protection de l’enfant ?

- L’adoption au nom du droit à l’enfant ?

- L’adoption au nom des enfants attendant d’être adoptés ?

- De nouvelles formes d’homoparentalité au nom de l’égalité ?

- La Loi et l’intérêt général à l’épreuve des chiffres.

Derrière les arguments, la confrontation de deux visions du monde

- La volonté des militants LGBT de nier la différence sexuelle

- La vision biblique de la complémentarité homme-femme

 

Ma prise de parole est l’expression réléchie de la solidarité qui me lie à la communauté nationale dont je fais partie.

Elle est aussi l’expression responsable des principes universels que cette communauté a forgés et défendus au cours des siècles, principes sur lesquels la République est fondée et sans lesquels elle ne saurait subsister.

… j’ai considéré que l’enjeu n’est pas ici l’homosexualité qui est un fait, une réalité, quelle que soit mon appréciation de Rabbin à ce sujet, mais le risque irréversible d’un brouillage des généalogies, des statuts (l’enfant-sujet devenant enfant-objet) et des identités – brouillage préjudiciable à l’ensemble de la société et perdant de vue l’intérêt général au profit de celui d’une infime minorité.

Face à cette déferlante de revendications, il est légitime de se demander si l’objectif des militants n’est pas finalement la destruction pure et simple du mariage et de la famille, tels qu’ils sont traditionnellement conçus.

Dans cet objectif, le mariage homosexuel et le droit à l’adoption pour les couples de même sexe ne seraient qu’un moyen de mieux faire exploser les fondements de la société, de rendre possible toutes les formes d’union, enfin libérées d’une morale ancestrale, et de faire ainsi disparaître définitivement la notion même de différence sexuelle.

 

Un extrait de sa conclusion :

« A l’heure de conclure, il ressort que les arguments invoqués d’égalité, d’amour, de protection ou de droit à l’enfant se démontent et ne peuvent, à eux seuls, justifier une loi.

[…] Il n’y aurait ni courage, ni gloire à voter une loi en usant davantage de slogans que d’arguments et en se conformant à l'idée bien-pensante dominante par crainte d’anathèmes.

[…] Ce qui pose problème dans la loi envisagée, c’est le préjudice qu’elle causerait à l’ensemble de notre société au seul profit d’une infime minorité, une fois que l’on aurait brouillé de façon irréversible trois choses :

•les généalogies en substituant la parentalité à la paternité et à la maternité,

le statut de l’enfant , passant de sujet à celui d’un objet auquel chacun aurait droit,

•les identités où la sexuation comme donnée naturelle serait dans l’obligation de s’effacer devant l’orientation exprimée par chacun, au nom d’une lutte contre les inégalités, pervertie en éradication des différences.

 

Je suis de ceux qui pensent que l’être humain ne se construit pas sans structure, sans ordre, sans statut, sans règle. Que l’affirmation de la liberté n’implique pas la négation des limites. Que l’affirmation de l’égalité n’implique pas le nivellement des différences. 

 

Que la puissance de la technique et de l’imagination exige de ne jamais oublier que l’être est don, que la vie nous précède toujours et qu’elle a ses lois.

 

J’ai envie d’une société où la modernité prendrait toute sa place, sans que, pour autant, soient niés les principes élémentaires de l’écologie humaine et familiale.

 

D’une société où la diversité des manières d’être, de vivre et de désirer soit aceptée comme une chance, sans que, pour autant, cette diversité soit diluée dans la réduction à un plus petit dénominateur qui efface toute différenciation.

 

D’une société où, malgré le déploiement du virtuel et de l’intelligence critique, les mots lesplus simples – père, mère, époux, parents – gardent leur signification, à la fois symboliqueet incarnée.

 

D’une société où les enfants sont accueillis et trouvent leur place, toute leur place, sans pour autant devenir objet de possession à tout prix ou enjeu de pouvoir.

 

J’ai envie d’une société où ce qui se joue d’extraordinaire dans la rencontre de l’homme etd e la femme continue à être institué, sous un nom spécifique.

 

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